Alors que ses adversaires croyaient orchestrer sa chute, ils ont involontairement mis en lumière sa maîtrise des arcanes du pouvoir et son calme stratégique
Loin d’être une humiliation, cet épisode renforce sa stature d’homme d’État inébranlable. Face à une pétition présentée comme une lame de fond destituante, Vital Kamerhe a opposé une sérénité déconcertante. Les allégations de “gestion opaque” des finances de l’Assemblée et de “blocage du contrôle parlementaire” se sont effondrées sous le poids de leurs propres contradictions.
La pétition, supposée réunir 262 signatures, s’est révélée truffée d’irrégularités : signatures de non-députés, doublons grossiers, et près de 25 faux noms. Cette fraude monumentale a discrédité ses initiateurs bien plus que sa cible, exposant une manœuvre politique désespérée plutôt qu’une démarche légitime. Vital Kamerhe n’en est pas à sa première épreuve. Son parcours politique témoigne d’une capacité exceptionnelle à surmonter les crises.
Architecte de l’élection de Joseph Kabila en 2006, il a su naviguer les transitions politiques tout en préservant son influence. Sa démission en 2009 pour protester contre l’opération “Umoja Wetu” (impliquant le Rwanda) a montré son indépendance d’esprit, avant de devenir le chef de cabinet de Félix Tshisekedi en 2019. Condamné en 2020 pour détournement de fonds, il a été acquitté en 2022 par manque de preuves, un revirement judiciaire qui a galvanisé ses partisans.